Sélectivité

La Sélectivité

Définition:

La sélectivité permet, lorsqu’un défaut survient, de n’isoler que la partie de l’installation concernée par ce défaut.
Elle est requise lorsque plusieurs dispositifs de protection sont placés en série et lorsque la sécurité ou la continuité de service le justifient.
La sélectivité repose sur la coordination entre les caractéristiques de fonctionnement des dispositifs de protection de telle façon qu’à l’apparition de surintensités comprises dans des limites données, le dispositif prévu intervienne tandis que les autres, placés en amont, n’interviennent pas.

Exemple :

Grâce à la sélectivité entre les dispositifs de protection A et B, le défaut qui survient en aval de B n’affecte pas les autres parties de l’installation.
La sélectivité améliore la continuité de service et la sécurité de l’installation.
La norme NF C 15-100 distingue 2 types de sélectivité :

  • La sélectivité partielle
  • La sélectivité totale

SÉLECTIVITÉ TOTALE :

La sélectivité entre deux dispositifs de protection, placés en série, est dite “totale” lorsque le dispositif de protection aval assure la protection jusqu’à la valeur de court-circuit maximale présumée à l’endroit où il est installé sans provoquer le fonctionnement du dispositif de protection amont.

SÉLECTIVITÉ PARTIELLE :

La sélectivité est partielle si la condition ci-dessus n’est pas respectée jusqu’au plein courant de court-circuit, mais seulement jusqu’à une valeur inférieure.
Cette valeur est appelée limite de sélectivité.
Dans l’éventualité d’un défaut les disjoncteurs D1et D2 s’ouvrent.

Principe de Fonctionnement des Disjoncteurs

Les disjoncteurs sont des dispositifs de protection qui coupent automatiquement le circuit en cas de défaut.
Ils peuvent être thermiques (protection contre les surcharges) ou magnétiques (protection contre les courts-circuits).

Types de Sélectivité

SÉLECTIVITÉ CHRONOMÉTRIQUE :

Cette technique repose sur le décalage temporel des courbes de déclenchement temps/courant des disjoncteurs en série.
Elle se vérifie en s’assurant que ces courbes ne se chevauchent pas.
Elle s’applique pour la sélectivité dans la zone des courts-circuits d’intensité moyenne.

Elle s’utilise en complément de la sélectivité ampèremétrique afin d’obtenir une sélectivité au-delà du courant de réglage magnétique (ou court retard) du disjoncteur amont (IiA ou IsdA).

Règles d’application :

Le temps de non-déclenchement de l’appareil amont doit être supérieur au délai de coupure de l’appareil aval (y compris une éventuelle temporisation).
Pour cela, il faut que les conditions suivantes soient remplies :

  • le disjoncteur amont doit être temporisable.
  • le disjoncteur amont doit être capable de supporter le courant de court-circuit et ses effets pendant toute la durée de la temporisation
  • les conducteurs parcourus par ce courant doivent pouvoir en supporter les contraintes thermiques (I²t).
Exemple :

Un disjoncteur de tête se déclenche après 300 ms, tandis que celui en aval se déclenche après 100 ms.
Ainsi, le disjoncteur en aval se déclenche en premier.

SÉLECTIVITÉ AMPÈREMÉTRIQUE :

Cette technique repose sur le décalage en intensité des courbes de déclenchement temps/courant des disjoncteurs amont et aval.
Elle se vérifie en s’assurant que ces courbes ne se chevauchent pas.

Règles d’application :

  • Pour avoir une sélectivité dans la zone des surcharges, il faut que le rapport des courants de réglage (Ir) soit au moins égal à 1,6.

  • Pour avoir une sélectivité dans la zone de court-circuit, il suffit généralement que le rapport des courants de réglage magnétique (Ii) ou court retard (Isd) pour les disjoncteurs électroniques soit au moins égal à 1,6.
    La limite de sélectivité est alors égale au courant de déclenchement magnétique IiA (ou court retard IsdA pour un disjoncteur électronique) du disjoncteur amont. La sélectivité est donc totale tant que IkB est < à IiA (IsdA)
Exemple :

Un disjoncteur en tête a un seuil de déclenchement à 100 A, et celui en aval à 40 A.
En cas de courant de défaut inférieur à 100 A mais supérieur à 40 A, seul le disjoncteur en aval se déclenche.

SÉLECTIVITÉ ÉNERGÉTIQUE :

Elle repose sur la capacité de l’appareil de protection aval à limiter l’énergie le traversant à une valeur inférieure à celle nécessaire pour provoquer le déclenchement de l’appareil amont. Elle se vérifie par la lecture des tableaux de sélectivité constructeurs.

En cas de court-circuit, en l’absence de protection, le courant qui circulerait dans l’installation est le courant de court-circuit présumé.
Lorsqu’un courant de court-circuit traverse un disjoncteur, ce dernier a une aptitude, plus ou moins importante, à ne laisser passer qu’une partie de ce courant. Le court-circuit est alors limité en amplitude et en durée.

Importance de la Sélectivité

Évite les coupures de courant généralisées, assurant une alimentation électrique continue pour les parties non défectueuses du circuit.